de Puerto Princesa à Taytay
Samedi 14 Novembre 98′
9:00, un taxi m’emmène pour l’aéroport, dans la salle d’attente il y a quelques backpackers. L’avion pour Manille est presque vide, j’ai la rangé pour moi tout seul et je me goinfre de leur délicieux gateaux au chocolat.
14:00, on arrive à Manille, dans la salle d’attente je croise par hasard David, l’Américain qui parle Japonais, il est avec une fille et un autre type, et ils vont aussi à Palawan. « See you after landing ».
Dans l’avion je suis à côté d’une locale : cette femme bosse pour l’UNESCO, elle est très intéressante et très amicale, elle me laisse ses coordonnées.
Arrivée à Puerto Princesa je récupère mes bagages sur la piste de l’aéroport et me joint aux 3 backpackers. La fille est belge et l’autre est Américain, et c’est un peu prise de tête : ils mettent 3/4 heures à décider ce qu’ils vont faire demain, j’arrive à les convaincre de faire Undergound River.
Le soir on se pose dans un resto très sympa avec Live-music,on prends plusieurs plats locaux et on mange comme de porcs. En discutant j’apprends qu’ils prennent du Lariam et en sont assez fiers bizarrement… on verra dans 2 semaines ! La belge est cool mais elle doit avoir ses périodes, je la sens assez irrité parfois… L’autre Américain bosse à Tokyo, je le sens pas du tout, trop fier de lui. Bref, à part ça la soirée est cool, je crois que je vais apprécier ce séjour à Palawan.
Dimanche 15 Novembre 98′
On devait partir à 5:50, il est 6:20, p..ain ils font chier ! Mais en arrivant au Jeepney station on nous dit que le départ est prévu pour 7:30, ça tombe bien on va pouvoir prendre un breakfast 🙂
7:20, on part.
8:20, BOOM, le pneu arrière éclate, 30 minutes de pause. Puis le chauffeur fait plusieurs stop pour resserrer les boulons !? Un peu plus loin la route disparaît sous un chemin de boue, le Jeepney se balance dans tous les sens. Ensuite, il n’y a plus de pont, alors on passe dans dans la rivière pour traverser. Tout ça dure des heures, on finit par arriver à Sabang à 12:30. Le retour ne va pas être triste !
On se pose dans un resto avec David, son pote Américain et la Belge. Je demande le menu et le type dit : « on le Menu et le Special Menu » : la différence entre les 2 c’est le dessert !
Le pote de David est malade, il se pose avec la Belge au bungalow pendant que je vais faire un tour avec David jusqu’aux Waterfalls. Il pleut, « this fucking weather sucks… ». Sur le chemin, 2 petits locaux nous suivent : Agafelo et Lena, sa grande soeur. On marche 1 heure sur des cailloux énormes et on arrive enfin aux Waterfalls où 3 locaux se baignent.
De retour au bungalow, l’autre Américain est toujours malade: mal de tête, mal de ventre, fièvre. Bref, il faut trouver un médecin et c’est pas gagné, en plus on est au moins à 5 heures de Puerto Princesa ! Résultat il l’emmène au poste de secours de coin à 4km, Le taxi improvisé leur prend 200 pesos.
L’aide-soignant ne fait aucun diagnostic, mais si je me souviens bien ce Pasteur-Mérieux m’avait dis : la seule façon d’identifier le Palu est la prise de sang. Le docteur ne sera pas là avant 1 semaine, alors ils décident de louer un Jeepney pour aller directement à Puerto Princesa. J’aurais peut-être des nouvelles par email.
Je crois un Suisse qui traverse la plage, il se plaît ici et veut encore rester 3 semaines, ça fait presque un an qu’il voyage autour du monde, il a pour l’instant claqué 20.000 Francs Suisse.
Je vais faire un tour dans Sabang et retourne finalement dans le resto à touristes : il y a 2 tables avec un quinzaine d’allemands. A ma droite : un connard qui fume un cigar, la notion d’espace non-fumeur n’existe pas ici. Eh merde, sa femme allume aussi une clope, je ne vais pas tarder à me tirer.
« Ehh Philippe », c’est David qui revient, son pote se sent mieux et du coup ils vont rester ici pour la nuit. « Up to them ». Je les rejoins dans un autre resto, et je me retrouve assis à côté de cet Australien de Sydney. Il se met à nous parler et je comprends 1 mot sur 10, en plus ce type est un monologue, il parle de la Chine de la Roumaine…. je me retrouve seul à discuter avec lui, c’est très chiant, je n’arrive pas à l’arrêter alors je l’esquive : je vais pisser !
Le retour au cottage est assez marrant : il fait complètement noir et on doit passer au dessus d’une petite rivière en marchant sur un tronc d’arbre. Personne à l’eau.
Lundi 16 Novembre 98′
6:00, David est réveillé, j’avais oublié que ce type se réveille 15 fois dans la nuit !
6:30 mon réveil sonne, il peut, fait ch… Et le temps de mon petit déj’ sous les cocotiers, le ciel ne se dégage pas, donc pas la peine que je tente l’underground river, allez je me casse d’ici ! En plus, je suis sur que sur les 3 backpackers il y a en 1 qui porte la poisse !
Je me fais rembourser mon permis à l’office center et j’attends le Jeepney de 10:00 devant un match de Basket Ball local.
Au moment de partir, 3 touristes montent dans le Jeepney, des allemands évidemment.
La route est très boueuse et très glissante, en plus il pleut toujours. En haut d’un montée on rattrape un bus de « Go-Palawan » qui est coincé en plein milieu. Un genre de 4×4 jaune avec 10 allemands dedans arrive derrière nous et tente la montée, 10 secondes plus tard il part en brioche et hop, il se retrouve dans le fossé.
Maintenant c’est à notre tour, notre driver se chauffe les mains, on est tous avec lui. Il est plus stratégique : il prend par la gauche… c’est parti : on frole l’autre bus et YES on passe ! Le reste de la piste est du gateau.
Arrivé à Salvacion, le chauffeur me dépose et me dit « c’est le bus pour Roxos qui arrive ». Je l’ai eu à 30 secondes près, coup de bol.
Le bus est plein à craquer, je fais le trajet soit à croupis soit debout. Il y a 2 autres touristes dans le bus « Tiens des allemands », ils sont assez cool et prévoient de se poser à Coco-Loco.
Les chauffeurs Philippins sont vraiment des Pro, le style « ça passe ou ça casse », t’en mets un comme ça au Camel Trophy, il est sur de gagner !
Dans une montée le bus s’enfonce jusqu’au marche-pied, le chauffeur recule pour prendre son élan et c’est parti : on se met en travers, on bascule, mais… on passe !
On arrive à Roxas vers 16:30, les Allemands prennent un tri-cycle pour Coco-Loco et je pars me renseigner pour aller à Taytay : je devrais pouvoir attraper le bus qui vient de Puerto Princesa et qui arrivera vers 20:00.
Je suis impatient d’arriver à à El Nido pour pouvoir me poser 4 ou 5 jours sous les cocotiers. Je m’endors sur le banc en bambou.
23:00, le Jeepney arrive enfin, tout le monde s’installe pour pouvoir dormir. Il se met à pleuvoir, quelle merde ! La Camel Trophy, I did it in Jeepney !
C’est hallucinant : on traverse des champs de boue, des rivières, tout !! Puis le Jeepney se coince – une fois de plus – mais là j’ai l’impression qu’on va rester coincé longtemps. Le chauffeur accélère et le Jeepney se penche de plus en plus.. mais on s’en sort !!
La route est tout sauf une route, on arrive finalement à Taytay à 01:30 du matin, j’ai la tête dans le cul et prend directement une chambre au Public Pension, c’est sans doute une des chambres les plus pourris que j’ai jamais, mais elle est pas chère : 100 pesos. Le matelas est plein de trous et de bosses, je serai mieux par terre, allez bonne nuit !
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